À Rio, le moyen le plus économique de se déplacer reste les bus de ville, pour 3,40 R$ (environ 1 €), ils vous emmènent du nord au sud, d’est en ouest.

Les bus numérotés 583 et 584 sont les plus empruntés, ils partent de Copacabana et d’Ipanema jusqu’à la gare du Corcovado en traversant plus ou moins la ville. Il y a également le 464 et le 435 qui fonctionnent de Maracana à Copacabana. Les autobus 512 et 511, vous emmènent, normalement, vers les téléphériques du Pain de Sucre. Pour atteindre Lapa de la zone sud, vous pouvez prendre le 409 (Jardim Botânico – Tijuca), ou le 433 (Leblon – Vila Isabel) et quelques autres. Il y a également les BRS circulaires qui sont numérotés de 1 à 10. Trouver celui qui vous emmène là où vous souhaitez vous rendre paraît simple mais c’est une idée préconçue !

En effet, une fois à la station, et il y en a tous les 20 mètres, il faut savoir de quel côté vous partez, les rues à Rio sont toutes en sens unique. N’hésitez pas à vous rendre sur le boulevard parallèle afin d’être dans le sens de votre destination. Cette étape est hyper importante, parce que passer 1h30 dans le bus en repassant devant l’arrêt où vous êtes montés au départ est chose courante. Alors effectivement, ça peut être l’occasion de découvrir, sans peine, les différents quartiers de la ville. Nous verrons plus tard que c’est une idée absurde. Vous êtes enfin dans le bon sens de circulation, le bus que vous devez prendre passe à l’arrêt où vous êtes, tout va bien dans le meilleur des mondes. Là encore, en bon novice que vous êtes, vous ne savez pas ce qui vous attend, ceci malgré la fierté de réussir à vous débrouiller seul dans cette immense ville. L’aventure ne fait que commencer !

Assis sous l’arrêt de bus, afin d’être à l’ombre car il est midi et qu’il fait 36°, et que vous avez oublié de prendre une bouteille d’eau avant de partir,  là je ne vous dis pas bravo (heureusement que votre agent privé en voyages vous l’a précisé dans son carnet de voyage !). Bref les bus passent… non, en fait, ils ne passent pas, ils freinent limite d’urgence (pneus crissants), tous en même temps car ils passent finalement tous aux mêmes arrêts. Le temps de trouver le vôtre, celui-ci s’est fait la malle. Pas grave, le prochain est pour vous, là encore, une très mauvaise idée. Alors devant ce sport national, vous regardez autour de vous, vous décidez, après en avoir laissé passer 5 ou 6 ,de lever la main (comme les gens autour de vous) pour que le chauffeur puisse vous voir. Là je dis bravo, vous voilà Carioca. Soyez fier de vous car beaucoup ont abandonné à ce stade du voyage. Ils ont soit pris un taxi, soit sont tombés raides, direction un hôpital pour une réhydratation urgente.

Victoire ! Vous êtes dans le bus ! (enfin vous ne prenez pas celui voulu mais un qui va dans le quartier désiré). Vous payez le guichetier qui est installé sur son siège (éjectable ou pas, à suivre…), vous passez le tourniquet qui ne tourne plus vraiment, c’est malheureusement à ce moment précis que le chauffeur démarre en trombe. L’ épreuve d’équilibre c’est maintenant ! Plusieurs possibilités à cette étape, soit vous êtes un équilibriste hors pair, vous contrôlez la situation, soit vous tombez libéralement sur un passager, heureusement, celui-ci vous glisse une petite phrase du style « n’ayez pas peur, ça va bien se passer » ou « bienvenue à Rio » certains entament une conversation à laquelle vous n’accordez aucune attention, le but étant de trouver un siège au plus vite afin de vous mettre en sécurité. S’il vous plaît réussissez à vous asseoir avant un virage ! Vous êtes enfin assis, vous poussez un grand ouf de soulagement, quoique le bus tremble tellement, vous vous demandez s’il n’a pas perdu une pièce sur le bas-côté. Pour votre ouf, pas trop fort car le virage arrive… là encore 2 choix s’offrent à vous, car vous avez l’impression que le bus va se retourner.  Vous êtes côté fenêtre, votre tête fera des ricochets avec la vitre, ou vous êtes côté couloir, là c’est au choix, soit vous tendez votre main sur votre voisin de l’autre rangée,  technique de rencontre plutôt douteuse qui peut faire mal, soit vous tombez à nouveau. J’ai tendance à vous dire peu importe la technique d’approche… Après un certain temps d’adaptation, vous prenez conscience qu’il fait chaud, que la clim est un concept dans les bus, fenêtre ouverte cheveux au vent,  vous êtes prêts pour décoller de votre siège. En effet, pas de nids-de-poule sur la route mais de véritable cratères volcaniques. Etant dans une autre sphère, vous n’avez pas pensé à regarder à l’extérieur, vous avez loupé votre arrêt. Vous tentez de regarder les panneaux, décidez de descendre de cet enfer, peut-être que finalement le quartier est proche. Une fois dans la rue, complètement sonné de cette expérience hors norme, vous vous rendez compte que le monument que vous rêviez de voir n’est finalement pas tout près, pas d’autre choix que de reprendre un bus… Les bus de Rio, concept ou expérience, à vous de voir…